Le Rôle Méconnu de Brinp2 : Prévenir l’Alzheimer Avant l’Apparition des Symptômes
Il y a un an, Marinka Brouwers (KU Leuven) a reçu une bourse de 110 000 euros pour étudier la manière dont le cerveau emmagasine les informations. Dans cette interview, elle partage ses premières conclusions et leur importance pour le développement de nouvelles thérapies.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter brièvement et nous expliquer en quoi consiste votre recherche ?
Je m’appelle Marinka Brouwer, je suis chercheuse postdoctorale à la KU Leuven. J’ai étudié la biologie à Nimègue, j’ai obtenu mon doctorat à Amsterdam et je travaille maintenant depuis plusieurs années à Louvain. Je suis fascinée par la capacité d’adaptation du cerveau : sa capacité à apprendre, à compenser et à se régénérer. La maladie d’Alzheimer affecte précisément cette capacité. Dans le cadre de mes recherches, j’étudie une protéine spécifique du cerveau. Nous ne savons pas encore exactement quel est son rôle, mais nous constatons que les personnes atteintes d’Alzheimer en ont moins, et dans nos modèles scientifiques, son niveau diminue même avant l’apparition des premiers symptômes. C’est pourquoi nous étudions l’importance de cette protéine pour un cerveau sain et résilient.
Quels sont les résultats obtenus jusqu’à présent dans le cadre de cette recherche ?
Dans le cadre de mes recherches, j’étudie la protéine Brinp2, qui est présente presque exclusivement dans les cellules nerveuses. La Brinp2 semble jouer un rôle clé dans la stimulation de l’exocytose lysosomale. Nous constatons également que le niveau de Brinp2 est plus faible chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, et dans nos modèles, il diminue même avant que les premiers symptômes n’apparaissent. C’est pourquoi nous étudions l’importance de cette protéine pour un cerveau sain et résilient.
Nos conclusions intermédiaires montrent que la Brinp2 contribue à renforcer les connexions entre les cellules cérébrales. Ce processus est essentiel pour l’apprentissage et la mémoire. Nous constatons également que la Brinp2 joue un rôle à cet égard dès le plus jeune âge et que des différences subtiles apparaissent parfois avant même que des problèmes de mémoire ne soient perceptibles. Cela confirme l’idée plus générale selon laquelle de petits changements, presque invisibles, se produisent dans le cerveau à un stade précoce de la maladie d’Alzheimer, avant même l’apparition des premiers symptômes.
Que signifient concrètement ces résultats pour la pratique ?
Nos résultats renforcent l’idée que nous devons examiner beaucoup plus tôt et plus largement ce qui ne va pas, non seulement l’accumulation connue de bêta-amyloïde (petite protéine), mais aussi les connexions entre nos cellules cérébrales et la résilience du cerveau. Cela plaide en faveur de recherches et d’études futures qui mesurent les changements à un stade plus précoce de la vie et avant l’apparition des premiers symptômes, afin de pouvoir intervenir de manière plus ciblée à terme.
Quelle est l’importance du soutien de Stop Alzheimer et de l’OH Leuven pour votre projet ?
Ce soutien est indispensable. Grâce aux donateurs de Stop Alzheimer, la fondation dédiée à la recherche sur la maladie d’Alzheimer, et de l’OH Leuven, nous pouvons tester des idées novatrices et prometteuses tel que ce projet en question. Leur implication accélère le passage du laboratoire à la mise en application des connaissances et augmente ainsi l’impact social de notre travail. Sans cette aide, notre avancée vers une compréhension approfondie de la maladie d’Alzheimer et, finalement, vers des méthodes pour maintenir plus longtemps la résilience du cerveau serait bien plus lente.
